« Émotions par procuration… »

Est-ce que les enfants lors de leur livraison à la maternité sont équipés avec un câble invisible directement relié de notre tête à leurs émotions ? Il faudrait faire une étude médicale poussée sur le sujet mais je crois bien que la connexion wifi est bien présente entre ce que vivent les enfants et ce que ressentent les parents, là pas de problème de réseau 4 ou 5G, tu captes toujours et la réception est immédiate…

Alors l’émotion s’entend dans la définition large du terme bien évidement, on passe par tous les degrés de joie, de fierté, de peur, de tristesse ou de stress… Les émotions sont des sensations à l’intérieur qui se traduisent par des signes extérieurs chez eux et des sensations perçues à l’intérieur chez nous. Et plus ils grandissent et plus la capacité de partage est importante : oui, quand ils étaient bébé, ils savaient bien montrer leurs émotions surtout à grand renfort de pleurs et de cris qui se répercutaient (au-delà de vos tympans) sur votre niveau de patience et sur les nuits rarement paisibles… Maintenant c’est moins démonstratif mais c’est là au quotidien tapi dans l’ombre près à surgir : ne pas sous-estimer les bouleversements émotionnels rencontrés dans la vie d’une collégienne ou d’une pré-ado.

Récemment, l’exemple qui me vient en tête c’est le récital de piano où j’ai mon cœur qui a probablement sauté un ou 2 battements lors du cafouillage de notes ; du blanc qui s’en est suivi et de son visage qui s’est décomposé… ça a duré une éternité dans mon esprit (en réalité certainement quelques secondes) où je me suis dit « elle doit être dégoutée » et cette envie irrépressible de pleurer pour elle (en sur-réactions émotionnelles moi ? à peine).

Si on pouvait prendre leur tristesse pour la faire notre et la digérer à leur place mais au lieu de ça nous restons simples spectateurs de leurs émotions. On peut les écouter, essayer de les comprendre, les conseiller (s’ils le souhaitent) mais nous ne devons pas leur dérober ces petits morceaux d’émotion qui collés bout à bout construisent leur identité.

Alors qu’est-ce qu’on fait de cette hyper-connectivité parentale quand on est envahi par ses émotions par empathie ? Réponse immédiate : Poker Face, n’ayons l’air de rien, on absorbe le tout comme si de rien n’était. Et ce n’est pas toujours facile, les enfants c’est comme les chiens, ils sentent la peur. Réponse secondaire : après un débriefing mental (on est plusieurs dans ma tête mais c’est moi qui commande) on peut lancer les pourparlers émotionnels avec l’enfant.

Mais parfois, on a quand même le droit de ressentir pleinement et sans censure les satisfactions de tous les jours, surtout lorsqu’on se réjouit pour eux et qu’on est fière d’eux, je me dois de partager cela à haute voix (ou sur le blog).

Alors je suis doublement fière cette année à la lecture des bulletins de notes que nous venons de recevoir (je me rappelle du tout premier bulletin ici) depuis on en a vu passer – des plus ou moins bons d’ailleurs mais comme je leur répète toujours ce qui compte vraiment c’est les efforts et le comportement plus que les notes (ou les couleurs désormais) car on a le droit d’avoir nos difficultés (d’ailleurs moi et l’orthographe c’est une grande histoire de rivalité et de haine depuis l’enfance 🤔 appréciation globale sans conteste : « peut mieux faire »).

Cette année, non sans difficulté j’ai enfin réussi à accéder à EduConnect.gouv (3 ans après le changement d’académie mieux vaut tard que jamais) et oh joie, les efforts sont récompensés car je ne sais pas si le professeur de Tess utilise voire abuse de la fonction copier/coller pour ses commentaires afin de gagner du temps dans cette pénible tâche mais pour elle, selon les domaines d’enseignement, les mots-clefs mentionnés à répétition sont :

• Sérieuse : 4
• Impliquée/motivée/investie : 3
• Bilan excellent : 1
• Bilan positif : 4
• Bon esprit d’équipe/comportement exemplaire : 2

On n’a jamais eu autant de louanges scolaires en 2 pages, mais ça nous va bien comme ça (on ne va pas se plaindre hein ?!), reste à voir ce que cela donnera l’année prochaine au collège 😊 car elle a des facilités mais n’aime pas toujours travailler…

Pour Lily, pas de grosses surprises, on obtient aussi à quasi toutes les matières « une élève sérieuse / exemplaire », il y a des « bravo », des « compliment » et « félicitation », néanmoins « trop discrète » et des fragilités en mathématiques et en grammaire… mais un « Bilan globalement satisfaisant ». Je crois bien que l’année prochaine je vais devoir porter ma casquette prof de maths pour l’aide aux devoirs… attention ça ne rigole plus : objectif brevet ! (Leitmotiv « surtout ne pas stresser – pour moi comme pour elle - jusqu’ici tout va bien »).

Et vous, vous êtes aussi sujet au syndrome de l’émotion-contagieuse ? Attention : que l'émotion soit positive ou négative, ce variant est à propagation rapide !